mardi 27 avril 2010

Colt Silvers suède le rock


Il existe deux types de groupes, ceux qu’on peut comparer à d’autres dès la première note et ceux qui produisent un son unique. Colt Silvers est de ceux là. Un son puissant saupoudré de new wave et d’électro. Un mix bien étrange sur le papier qui rend très bien sur scène.
A l’origine du groupe né en 2008, il y a l’envie d’aller toujours plus loin dans la production musicale. L’envie d’expérimenter. « On peut tout faire avec des logiciels. » dit Agnan, guitariste et clavieriste du groupe. Et ça s’entend. Quand on voit les 4 membres de Colt Silvers sur scène, avec leurs amplis et leurs instruments marqués de chatterton jaune et roses fluos, on se demande si on ne va pas assister à un affreux mix de fluo kids. Le genre de trucs trop in pour être apprécié par les gens vraiment « in ». Oui, là je me lance des fleurs.
Mais lorsqu’ils arrivent sur scène vêtus de leur T-shirt or et paillette, style disco, on oublie le fluo et on se demande ce qui va nous arriver.
Ce qui inspire Colt Silvers ce n’est par Robert Smith( the Cure), Dave Gahan (Depeche Mode) ou les Klaxons ou peut-être si mais dans une moindre mesure. Mi culture Geek, mi culture Kitsch, Agnan , Nicolas , Bastien et Tristan trouve l’inspiration dans le cinéma et les jeux vidéos. Les films de zombies, 28 jours plus tard, La Nuit des Morts Vivants ou dans un tout autre registre Blade Runner et la musique d’Eric Satie domine l’esprit du groupe, donnant naissance à un concept presque naturel , une musique qui se « conçoit comme une histoire, un scénario. » D’ailleurs sur scène, chacun revêt le masque d’un personnage qui lui colle à la peau. Si bien que Tristan le chanteur guitariste semble transformé dévêtu de sa gestuelle de Rockstar. Il apparaît éteint après le concert, comme si toute son énergie avait servie a alimenter les amplis du groupe.
Décalés, les Colt Silvers donnent tout sur scène mais refusent de se prendre au sérieux. Surexcités mais blasés, l’équation impossible qui rend évidente la combinaison clavier aux sonorités New Wave (Dépeche mode mais moi j’ai plus souvent écouté the Cure), grosse guitare façon Power Pop (muse que le groupe ne revendique pas ) et électro bien samplé (peut-être un peu trop parfois.)
Ce groupe est comme un excellent bootleg. Il n’y a que le meilleur. On comprend aisément la programmation des quatre aux Eurockéenne de Belfort le 3 juillet mais avant ça aux festivals « du fond du jardin du Michel » le 14 mai à Nancy et aux échos du charbon à Nevers le 8.
L’album s’appelle « Nights of the Living Robots. »

vendredi 22 janvier 2010

Traumatisme auditif à Bordeaux Rock


J'ai subi un traumatisme auditif hier soir. C'était à Bordeaux à l'El Boqueron. Un petit bar plein à craquer à l'occasion de l'ouverture du Festival Bordeaux Rock( 21 au 23 janvier 2010) . Trois jours de musique rock qui s'achèvent par une grande soirée électro au 4sans avec des gens qui ne sont pas n'importe qui ( Costello ou Just a band) mais aussi des musiciens qui débutent et qui sont encore des anonymes bruyants et/ ou plus ou moins talentueux.

C'est ce que j'ai vu hier : du bruyant, du talentueux, en fait il y avait même du cra-cra , du truc un peu dégoutant qui lorgne le malsain avec un air de malice. Tout ce que j'aime , n'est-ce pas ? Oui mais non. C'est vrai, j'ai toujours aimé les trucs un peu bruyants et délurés sans queue ni tête et qui hurlent à la mort, c'est vrai. Mais le premier groupe que j'ai vu hier soir a hurlé trop fort. Bagarre, c'est leur nom. Deux mecs tatoués et une boîte à rythme. Sur le site du Festival Bordeaux Rock, ça dit : "(...)chansons hypnotiques et blues à la guitare du talentueux Arthur(...)". Je n'ai pas vraiment entendu le blues mais j'ai été hypnotisé. Dès les premières notes ces mecs jouaient clairement trop fort! Je pouvais sentir mon thorax vibrer autant que les vitres donnant sur la terrasse à côté de moi. Les vibrations m'ont hypnotisé. Un volume sonore qui , selon moi , a rendu leur musique inécoutable. Mais oui, c'est quoi ces gens qui croient que jouer du rock consiste à rendre les gens sourds? Ils jouaient si forts qu'on avait du mal à entendre la voix du "talentueux Arthur" sombre , très grave , caverneuse en fait , et un peu monotone. Du coup , j'ai bloqué sur son t-shirt, comme hypnotisée. Je n'ai pas réussi à compter le nombre de tâches. Il était si sale(son T-shirt)! Ce qui m'a fait réfléchir une fois de plus dans mon existence futile sur ce fait : Doit-on systématiquement avoir le look qui colle à la musique qu'on joue ? Et si c'est le cas , qu'est- ce qu'Arthur essayait de nous dire en jouant si fort une musique torturée vêtu de vêtements sales. Doit -on identifier la nature des tâches pour comprendre le message? Je ne saurais sans doute jamais, et je n'ai pas pu poser la question à Arthur parce qu'à la fin de son live j'avais les oreilles qui sifflaient, je n'aurais sans doute pas entendu ses réponses. Une prochaine fois sans doute.

"Merci les filles"
Après une courte pause , le temps de sortir de la transe, le bar vidé de ses fumeurs se remplit à nouveau. Quatre brunes vêtues de noir entrent en scène. La plus petite d'entre elles prend le micro , salue le public pendant que les trois autres s'accordent. Tiny Terrors, c'est ce qui est inscrit sur la caisse claire de la batterie et sur leur T-shirts. Le show commence sans prévenir , comme ça , à la "prends ça dans ta face". La salle est pleine , tellement pleine que des gens sont montés sur les tables et les chaises pour mieux voir ce qui se passe. La petite au micro s'est mise à hurler très fort avec une moue typique de star du punk. Le truc un peu dégoutant qui lorgne le malsain avec malice était arrivé. La fille qui crie dans le micro s'appelle Cindy, une belge qui parle anglais , allemand , français, néerlandais et bien sûr , chante en anglais.

L'inconvénient et l'avantage des bars c'est que la plupart du temps il n'y a pas de scène, pas de distance entre les musiciens et le public. Cindy et ses copines en profitent. Elles font le show. Cindy fait mine de donner un méchant coup de pied à un spectateur du premier rang, elle ne fait pas semblant de lui tirer les cheveux. Elle rote beaucoup aussi. Pendant , entre les chansons,elle balance quelques insultes que ses copines française lui ont apprises. Cindy aime dépasser les bornes et être obscène : "suce mon cul", "lèche ma chatte" , des mots qu'elle prononce comme on dit "bonjour". Elle commence même une chanson en scandant ce mot que j'affectionne tant : " Pu-pu-pu-pute" sur une batterie clairement punk , énergique , au son carré comme symétrique mais pas monotone , Tiny Terrors est une ode punk à la vie.

Les filles débordent d'énergie, Leo la guitariste va jouer ses solos au milieu de la foule. Le public , majoritairement composé de mâle est ... conquis. En fait, beaucoup ont l'air impressionné par la performance des Terrors. Ce ne sont pas que des filles qui ont envie de faire du rock , ce sont des vraies musiciennes punk. Elles font plaisir au public qui sautille, et hurle pour un rappel à la fin du concert et les remercie en partant. Les Terrors jouaient moins fort que Bagarre , mais j'ai encore subit un abus auditif ce soir là, et j'ai aimé ça.

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